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Nano : plus c’est gros, plus ça passe

Il est déjà bien difficile d’expliquer aux gens quels pourront être les bénéfices [1], et quels sont les risques potentiels [2], liés aux nanotechnologies. Le problème pourrait empirer avec l’instrumentalisation commerciale faite du vocable « nano ».

Magic Nano [3]En avril dernier, « Magic Nano », un nettoyant pour salle de bain censé recouvrir le carrelage d’un film invisible composé, entre autres, de nanoparticules, était retiré [4] du marché allemand. Tout juste lancé à grand renfort publicitaire, il venait de provoquer des complications respiratoires chez une centaine de personnes.

L’affaire, qualifiée de « premier nano-scandale » par une partie de la presse [5], fit pschiiit : le produit était d’autant moins « magique » qu’il ne relevait [6] nullement des nanotechnologies, le terme « nano » n’ayant été utilisé qu’en vertu de son potentiel publicitaire [7].

Plus c’est petit, plus ça passe ?

Neosino [8]Las, l’Allemagne vient de connaître un second vrai-faux « nano-scandale ». La très petite taille des nanoparticules de calcium, silicium et magnesium utilisées dans les gélules de Nanosilimagna [9] de la société Neosino [10] étaient censée améliorer la capacité d’absorption, et donc l’efficacité, de ce complément alimentaire.

Le magazine Der Spiegel vient de révéler [11] que ces gélules, vendues 49,95€ les 45 grammes, avaient en fait des performances bien moindres que celles des produits similaires vendus en supermarché, et qui ne valent que 0,60€ les 90 grammes. De plus, en mars dernier, des journalistes avaient avancés que le produit incriminé ne relèverait pas, lui non plus, des nanotechnologies. Un procès est d’ailleurs en cours à ce sujet.

Plus c’est petit, plus ça peut rapporter gros

Comme le note Nanowerk [12], à la différence des produits pharmaceutiques, les compléments alimentaires (mais aussi les produits d’entretiens, entre autres (nano)biens de consommation [13]) ne nécessitent pas d’études cliniques, ni d’approbations administratives préalables à leur commercialisation.

Or, leurs marchés se chiffrent en milliards de dollars, tout comme le sont les promesses du business nano, ce qui laisse présager un certain nombre de tentatives d’autres manipulations marketing, voire de malversations, propres à ce types de « ruées vers l’or« .