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Futurs trouffions, votre mission : cliquez-là

Le ministère de la défense vient de contredire ZDNet.fr, et mon rédac’ chef avec. J’évoquais en effet récemment un excellent dossier rappelant que « le complexe militaro-industriel a produit et façonné les jeux vidéo [1]« . Hubert (mon rédac’ chef @ InternetActu [2]) me renvoyait opportunément à un billet [3] de ZDNet.fr déplorant l’absence de l’armée française aux « Serious Games » lyonnais (alors qu’il se tient, à Washington, « sous le haut patronage de l’armée US« ).

Je viens de découvrir Mission Défense [4], « un jeu vidéo destiné au public jeune » créé par ParaSchool [5] pour la DICoD [6] (Délégation à l’information et à la communication de la Défense), et qui vient d’être mis en ligne sur http://www.mission-defense.defense.gouv.fr/ [7].

Seule la première des quatre missions prévues est à ce jour accessible. Faiblard, lourdingue -pour un jeu en Flash-, sinon ridicule -comparé à ceux du marché-, ce jeu commence par une « mission » (fort simple au demeurant) consistant à déchiffrer un message codé -que l’on n’a pas le temps, cela dit, de lire une fois qu’il a été décodé, entre autres « réjouissances« .

A comparer à America’s Army [8], le First Person Shooter de l’armée US, qui prend les joueurs très au sérieux, tellement qu’elle a menacé [9] les tricheurs, accusés de cybercrime : « Nous voulons nous attaquer aux « bad guys » dont nous savons qu’il ne peuvent pas nous détecter, nous le faisons ainsi pour pouvoir, avant de le bannir, collecter de nombreuses données, suivre ses amis sur le réseau, et leurs amis, jusqu’à ce que l’on trouve d’autres comportements fautifs. (…) L’armée collabore en permanence avec d’autres services, ministère de la Justice, les services secrets et le FBI, ainsi que les autres armées (…) Nous pouvons poursuivre votre trace, trouver d’où vous jouez. Nous avons déjà les preuves de vos actes illégaux. L’armée est fâchée, et nous arrivons pour vous« .

A comparer également au « programme « relationnel » [10] permettant de nouer une relation progressive avec la marque US ARMY » mis en place par l’US Army, qualifié d' »impressionnant » par Patrick Amiel, spécialiste du marketing internet, et qui multiplie road shows et sponsoring d’évenements populaires (rodéo, racing -en partenariat avec Ford, SuperBowl, etc.), et propose toute une panoplie de sites web avec jeux de tir online, pilotage 3D de tanks, simulation de combat, etc.

A noter que les commentaires [11] du billet précité sont truffés de messages de jeunes Haitiens, Ivoiriens, Sénégalais, Camerounais, Guinéens, Togolais, Béninois, Burkinabés, faisant part de leur désir d’intégrer… l’US Army. Mieux : ils refilent même leurs adresses e-mails.