Smog’n Paris (& 400 000 morts prématurées en Europe, chaque année)

29/06/2005, par jmm
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Banlieue nord-est, aux portes de Paris, ce lundi 28 juin 2005, vers 21h :
Paris, banlieue nord-est, 28/06/05
et vogue la nappe brune (5 minutes plus tard) :
Paris, banlieue nord-est, 28/06/05

Effet d’optique dû au coucher du soleil ? Pollution à l’ozone faisant suite au fait que les départements d’Ile de France ont été, hier soir, « classés au niveau 3 d’alerte du plan national canicule en raison de la vague de chaleur persistante et des risques sanitaires qu’elle peut présenter » ?

En l’occurence, la ci-devant nappe brune semble bel et bien correspondre à ce que l’on nomme ozone troposphérique, smog photochimique ou encore brown cloud, qui colorise d’ordinaire l’horizon, les cieux & autoroutes de Los Angeles, Athènes ou Mexico (entre autres).

A ceci près que ladite nappe évoluait en l’occurence non loin de l’échangeur de Bagnolet qui, avec un trafic de 270 000 véhicules par jour, a récemment fait l’objet d’une étude (imbitable, au demeurant) d’AirParif, l’agence chargée de la surveillance de la qualité de l’air en Ile de France.

Il se trouve que la semaine dernière, je m’étais justement désabonné de la des mailing liste d’AirParif, après avoir reçu, dans la même journée, trois alertes successives m’informant qu' »un épisode de pollution est constaté, avec dépassement du seuil d’information et de recommandation de la procédure d’information et d’alerte, pour le polluant OZONE« .

Quelque 400 000 Européens meurent prématurément chaque année

L’ozone, j’en avais entendu parlé, j’avais une vague idée de ce à quoi cela correspondait. Renseignement pris, auprès d’AirParif, je n’en sais guère plus, noyé que je suis sous les appelations contrôlées qui semblent n’avoir pas été pensées, écrites ni publiées pour aider les gens à comprendre ce dont il est question. Pour connaître les effets du smog, sautez-donc les deux prochains paragraphes.

A en croire AirParif, l’ozone est un « polluant dit « secondaire » (qui) se forme à partir d’autres polluants tels que les oxydes d’azote (émis par les transports, les centrales thermiques et le chauffage) et de composés appelés composés organiques volatils (hydrocarbures que l’on trouve principalement dans l’essence, les peintures, les colles, les solvants et les détachants d’usages domestiques et industriels) sous l’action du rayonnement solaire et par vent faible« .

Le smog photochimique, quant à lui, est « un brouillard brunâtre et oxydant qui résulte d’un mélange de particules et de gaz (ozone, PAN ou nitrates de peroxyacétyle, aldéhydes, cétones, etc.) produits par l’action des rayons du soleil sur certains polluants (oxydes d’azote et hydrocarbures) et dont l’ozone est l’élément principal« .

Or donc, ce que ne précise guère AirParif, c’est que l' »ozone troposphérique, ou smog photochimique, constitue une menace. Si l’ozone au niveau de la couche supérieure de l’atmosphère constitue un bouclier efficace contre les rayons ultraviolets nuisibles du soleil, il est nocif lorsqu’il peut être inhalé. Il irrite les voies respiratoires et s’attaque aux poumons, provoquant des accès de toux, des crises d’asthme et des infections pulmonaires bactériennes. Des niveaux élevés d’ozone peuvent dès lors causer des décès prématurés chez les personnes sensibles« .

« ne pas faire le malabar »

Et ce n’est pas une ONG écolo qui l’écrit, mais la commission européenne, qui, titrant qu' »il est grand temps d’assainir notre atmosphère« , vient d’annoncer qu’elle présentera cet été « une nouvelle stratégie globale destinée à améliorer la qualité de l’air en Europe » faisant suite à « des conclusions alarmantes dégagées par des études menées récemment, montrant que la pollution atmosphérique en Europe est beaucoup plus importante que prévu. Selon ces études, la pollution réduit notre espérance de vie de neuf mois et engendre une augmentation des affections respiratoires telles que la bronchite et l’asthme« . Ladite commission chiffre d’ailleurs les « dommages collatéraux » :

« les maladies provoquées par la concentration actuelle de particules en suspension dans l’air entraînent plus de 100 000 hospitalisations supplémentaires chaque année (…) En moyenne, les Européens sont malades un demi-jour par an à cause de la pollution atmosphérique . La perte de productivité qui en résulte coûte des milliards d’euros à l’Union européenne. La menace qui pèse sur la santé publique est comparable à d’autres phénomènes tels que les accidents de la route ou le tabagisme (…) Quelque 400 000 Européens meurent prématurément chaque année à cause de la pollution atmosphérique« .

Le gouvernement belge, pour sa part, conseille ainsi de prendre le train, le bus, le tram ou le métro, d’effectuer les petits déplacements à pied ou à vélo, d’éviter les coups d’accélérateur et de réduire la vitesse, histoire, aussi & tant qu’à faire, d’éviter les embouteillages, de ne pas perdre de temps à chercher où se garer, de profiter de l’été, de faire des économies, de prendre le temps de vivre, d’en finir avec les mauvaises odeurs & de ne pas faire le malabar (sic)…

Et vogue la nappe brune…

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