« Vis ma vie de ministre du Budget »… à l’ANPE
15/06/2006, par jmm[ Impression | 2 réactions ]
Cyber-Budget, le jeu en ligne que vient de lancer en grande pompe Jean-François Copé, « tel qu’il est configuré, est unique au monde« . A tel point qu’on y apprend que le budget du pays n’est plus programmé à Bercy, mais à… l’ANPE.
L’objectif assigné par Copé, ministre délégué au budget et à la réforme de l’Etat, et porte-parole du gouvernement, « est de rendre les questions économiques et budgétaires plus simples, plus attractives et plus abordables à l’ensemble des Français (…) il y a derrière toute cette démarche, une idée fondamentale : celle de dire aux Français ce qu’on fait de leur argent et comment on le fait, en leur permettant de se réapproprier cette matière parfois aride« . Cerise sur le gâteau : « le 1 000e gagnant passe du virtuel à la réalité en me suivant pendant une journée : ce sera un peu « vis ma vie de ministre du Budget » ! »
Ainsi, dans la toute première mission, et au bout de même pas 3′ de jeu, l’internaute apprenti ministre est confronté à ce qui suit :
Bien. Vous avez maintenant tous les éléments en main pour rejoindre votre bureau du ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie à Bercy où vous attendent vos collaborateurs (cliquer sur le bâtiment pointé par la flèche clignotante).
Sauf que ladite flèche indique, non pas Bercy, mais… l’ANPE. Copé s’étant récemment engagé à ne plus mentir (cf « Promis, j’arrête la langue de bois« ), et comme il vient aussi d’annoncer la suppression de 15 000 emplois de fonctionnaires, dont 3000 au Minefi, il n’est somme toute peut-être pas si absurde que ça que le siège du Minefi soit ainsi délocalisé à l’ANPE.
Explication : la société Paraschool qui, ayant reçu la bagatelle de 100 000 euros pour développer ce jeu, avance avoir dès lors « mobilisé le savoir-faire de ses équipes dans le domaine de l’intelligence artificielle pour concevoir et développer un mini-simulateur de gestion budgétaire« , a en effet subtilement situé l’immeuble de l’ANPE juste derrière celui de Bercy, et paramétré le positionnement de la flèche en question de sorte que le mot ANPE apparaisse en lieu et place de celui de Bercy.
Mais ce n’est peut-être pas une si mauvaise idée que ça, après tout.
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Réf. [ Canard (Enchaîné) ]
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15th juin 2006 / 20:13:15
L\’idée de ces jeux est vraiment saugrenue. Paraschool ayant déjà sévit sur le site de la DGA avec des jeux plus \ »guerriers\ », je suis étonné de les voir encore au commande. Encore une idée géniale d\’un consultant sénior (armé de stagiaires non payés) qui a du vendre l\’aspect \ »trop cool\ » du \ »jeu vidéo\ » histoire d\’attirer \ »le jeune\ ».
La coquille sur l\’ANPE est plutôt drôle, si le tout n\’avait pas coûté 100 000€ au budget de l\’Etat bien sûr.
A noter pour mettre en défaut l\’argument d\’innovation délirante du jeux, le ministère de l\’économie japonais avait déjà proposé un simulateur de budget en 2005.
Merci pour l\’article.
18th juin 2006 / 14:51:01
J’en avais déjà parlé, là : Futurs trouffions, votre mission : cliquez-là.
A noter que Paraschool a depuis sorti un deuxième jeu à destination des 10-14 ans. Intitulé « P@sseur de mémoire« , il propose au joueur de « faire retrouver la mémoire à son grand-père et en même temps de l’acquérir lui-même.
En l’espèce, il s’agit, non pas et comme je l’avais appris à l’école, de rappeler à quel point la première guerre mondiale fut une boucherie (le fameux « plus jamais ça« ), mais de conduire, dans l’un des taxis de la Marne, les poilus au front.
Ma conception du devoir de mémoire a probablement du être altérée par toutes les images des tranchées que j’ai pu voir, y compris entre 10 et 14 ans, et qui ne ressemblent aucunement aux visuels flashy de ces « jeux »-là.