A qui profite la CNIL ? (Edvige, Cristina, la DST, les RG, et caetera)

11/07/2008, par jmm
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La CNIL fête cette année les 30 ans de la loi Informatique et libertés, l’une des toutes premières lois du genre dans le monde, censée protéger les citoyens du fichage informatique.

A l’époque, le spectre de Big Brother était l’Etat. Depuis, le monde a bien changé, l’informatique est (presque) partout et Alex Türk, président de la CNIL, n’hésite pas à déclarer que « si vous croyez que le monde ressemblera un jour à celui de Big Brother, détrompez-vous… Vous êtes en plein dedans ! ».

Le même, en marge de la conférence de presse où il annonça sa nomination à la tête du G29 (qui réunit les CNIL européennes) expliqua qu’il se demandait si cela valait encore la peine de s’opposer à un fichier policier, ou à une proposition de loi sécuritaire, puisqu’à chaque fois, ils ne sont pas entendus, et que le projet passe en l’état.

En 1978, la loi informatique et libertés avait donné la possibilité à la CNIL de bloquer la mise en place des fichiers manifestement contraires aux droits de l’homme, à la vie privée ou aux libertés. Mais en 2004, la nouvelle loi informatique et libertés, préparée sous Jospin, et soutenue par Alex Türk, a retiré ce pouvoir à la CNIL (cf. Une loi dont l’Etat se fiche pas mal et A qui profite la CNIL ?).

Début juin, je découvrais, consterné, que les Français étaient nuls ou presque en matière d’informatique et libertés, et qu’ils étaient aussi ceux qui, de tous les Européens, sont les plus enclins à militer pour (ou accepter) la surveillance de l’internet.

Aujourd’hui, le Syndicat de la Magistrature, la Ligue des Droits de l’Homme et d’autres s’émeuvent de la création d’Edvige, un fichier (avalisé, avec certaines réserves, par la CNIL) fichant entre autres les personnalités publiques (& les mineurs) « susceptibles de porter atteinte à l’ordre public ».

Dans le même temps, personne ne parle de Cristina, un autre fichier, bien plus problématique. La question, en résumé, revient à se demander s’il est plus dangereux, pour une démocratie :

– de constituer une police politique dont on sait qu’elle s’intéresse tout autant aux personnalités publiques (politiques, syndicales, religieuses, médiatiques) qu’aux délinquants potentiels, mais avec quatre fois moins de policiers qu’avant (du temps des RG),

et/ou

– de constituer une police politique dont on ne sait pas à qui elle s’intéresse exactement, sinon que la surveillance et l’écoute des télécommunications fait expressément partie de ses missions, et qu’elle dispose de deux fois plus de policiers qu’avant (du temps de l’ex-DST)…

Ce 11 juillet 2008, le premier fichier, Edvige, est évoqué, sur Google, sur près de 15 000 pages web. Le second, Cristina, ne l’est que sur 3 pages…

Explications :

En 1974, la France découvrait, atterrée, le projet de méga-base de données du ministère de l’Intérieur pudiquement intitulé Safari (sic, pour « Système Automatisé pour les Fichiers Administratifs et le Répertoire des Individus »). Le scandale fut tel que ce Safari fut stoppé net, entraînant l’adoption de la loi informatique et libertés (LIL), et la création de la CNIL.

Pour fêter les 30 ans de l’« autorité indépendante », le ministère de l’intérieur a décidé de lui offrir deux nouveaux fichiers, aux noms très printaniers : Edvige (pour « Exploitation documentaire et valorisation de l’information générale »), qui remplacera l’ancien fichier des RG, et Cristina (« Centralisation du renseignement intérieur pour la sécurité du territoire et les intérêts nationaux »), qui récupérera celui de la DST.

Edvige fichera les identités, adresses (électroniques comprises), comportements, déplacements, relations, opinions politiques et religieuses, appartenances sexuelles, ethniques, syndicales et associatives des personnes « susceptibles de porter atteinte à l’ordre public », ou qui jouent « un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif ». La différence avec l’ancien fichier (papier, et régionalisé) des RG ? Le fichage commence dès l’âge de 13 ans, et comme il sera informatisé, sa consultation sera grandement facilitée pour l’ensemble des policiers et gendarmes habilités (il suffit de demander).

La CNIL regrette certes de ne point savoir comment les données seront sécurisées, d’autant qu’elles seront conservées de manière illimitée. Mais elle a aussi été écoutée… en partie : le ministère, qui s’y opposait, a finalement accepté de publier son avis au JO. C’est d’ailleurs le seul pouvoir qui lui reste, depuis qu’en 2004, la nouvelle LIL lui ait retiré tout pouvoir de blocage des fichiers « de sûreté ». Comme le Canard l’avait alors relevé, si le gouvernement est toujours tenu de lui demander son avis, il n’a plus à en tenir compte. On a connu autorité plus « indépendante »

Le fichier Cristina, lui, est passé d’autant plus inaperçu que la CNIL n’a pas le droit de commenter son « avis favorable avec réserves » qui, seul, été publié au JO. Si l’on ignore ce qu’il contiendra, Cristina fera probablement bien plus de ravages qu’Edvige. Car si les RG passent de 4 000 à 1 000 policiers, la DST, rebaptisée Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), et présentée par MAM comme un « FBI à la française« , passera elle de 2000 à 4000 condés !

Leurs missions : lutte contre l’espionnage, le terrorisme, protection du patrimoine économique, et surveillance des individus et mouvements susceptibles de « porter atteinte à la sécurité nationale ». Le décret portant création de la DCRI précise également qu’« elle contribue à la surveillance des communications électroniques et radioélectriques susceptibles de porter atteinte à la sûreté de l’Etat ». Bref, Cristina sera truffé de données issues des écoutes téléphoniques et internet de ceux qui auront l’heur de déplaire à notre « FBI à la française ».

La CNIL, qui avait prévu de contrôler les fichiers des RG, dit maintenant attendre qu’Edvige soit mis en place pour s’y atteler. Des esprits retors pourraient penser que les RG en auront profité pour les nettoyer, d’autant qu’une bonne partie des informations seront récupérées par la DCRI. Et qu’elle n’aura pas le droit de fourrer son nez dans Cristina. Pour ne rien arranger, la LIL a donné le droit aux fichiers policiers d’attendre 2010 pour se conformer à la loi. Et dire que lorsque la CNIL n’existait pas, les Français avaient réussi à bloquer Safari !

Mise à jour du 21 juillet : Voir aussi « Les deux balances de la République », publié dans Le Canard enchaîné du 9 juillet 2008 :

On les disait définitivement sortis par la petite porte des commissariats. Promis-juré, c’en était fait de la « police politique ». Patatras ! les Renseignements généraux (RG) reviennent par le grand portail de la place Beauvau. Depuis le 1″ juillet, les RG n’existent plus, fondus dans la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, notre CIA à nous). Mais, le 27 juin dernier, Michèle Alliot-Marie a signé un décret pour la création d’un fichier dénommé « Edvige » (« Exploitation documentaire et valorisation de l’information générale »).
Derrière ce charmant vocable se dissimule le fichage systématique des élus, syndicalistes et religieux de tout poil, à l’usage de la DCRI. Sous la seule « condition que les informations (répertoriées) soient nécessaires au gouvernement ou à ses représentants pour l’exercice de leurs responsabilités ». Difficile d’être plus précis !

Décidément très coquine, Edvige fait mieux que les RG. Alors que le décret de 1991 n’autorisait les chaussures à clous qu’à répertorier les individus « qui peuvent porter atteinte à la sûreté de l’Etat ou à la sécurité publique », celui de 2008 permet aux flics de cibler les « personnes susceptibles de porter atteinte à l’ordre public ». En se mouchant bruyamment ?

Ça la fiche mal

A sa naissance, Edvige promettait d’être plus vicieuse encore. D’abord parce que le ministère de l’Intérieur n’avait pas prévu de dévoiler son existence. C’est la Commission nationale informatique et libertés (Cnil) qui l’a souhaité. Et cette même Commission a obtenu que le décret ne prévoie plus l’enregistrement systématique de données relatives au « comportement » ou aux « déplacements » des personnalités politiques et administratives.

Contrairement à Edvige, sa copine Cristina restera dans l’ombre. Cet autre fichier reprend et étend des données qui existent depuis 1997 à la Direction de surveillance du territoire (DST) et sont classifiées « secret-défense ». Elles concernent de présumés terroristes, leurs amis et les amis de leurs amis.

Consultée, comme la loi l’exige, la Cnil s’est contentée d’émettre un « avis favorable avec réserves » sur le projet de décret portant création au profit de la direction centrale du renseignement intérieur d’un traitement automatisé de données à caractère personnel dénommé « CRISTINA » [3]. Sans qu’on sache en quoi elle y est « favorable ». Ni sur quoi portent ses « réserves ». Nous voilà pleinement rassurés.

D. H.

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26 Réponses a “A qui profite la CNIL ? (Edvige, Cristina, la DST, les RG, et caetera)”

  1. laurent :

    Bonjour,

    Le gouvernement a adopté un Décret qui crée au profit de la direction centrale du renseignement intérieur un traitement automatisé de donnée à caractère personnel dénommé CRISTINA. Ce fichier résulte de la fusion des services de renseignements français.

    En règle générale, tout traitement de donnée à caractère personnel doit faire l’objet de publicité.
    L’article 30 de la Loi du 6 janvier 1978 modifiée dite « Informatique et libertés » prévoit que les demandes d’avis adressées à la CNIL doivent préciser :

    1) l’identité du responsable du traitement ;

    2) la ou les finalités du traitement ;

    3) les données à caractère personnel traitées ;

    4) la durée de conservation des données ;

    5) les services chargés de mettre en œuvre le traitement ;

    6) les destinataires habilités à recevoir communication des données;

    7) les dispositions prises pour assurer la sécurité.

    Cependant, le dernier alinéa de l’article 30 précise que les demandes d’avis sur les traitements concernant la sûreté de l’État, la défense ou la sécurité publique peuvent ne pas comporter tous les éléments d’informations énumérés ci-dessus.
    Un décret en Conseil d’État, pris après avis de la CNIL, fixe la liste de ces traitements et des informations que les demandes d’avis portant sur ces traitements doivent comporter au minimum.

    Ce texte est le Décret n°2007-914 du 15 mai 2007 qui fixe cette liste.
    Le Décret du 27 juin 2008 rajoute dans la liste le traitement CRISTINA.

    La demande d’avis du traitement CRISTINA ne contenait aucune information. C’est pourquoi l’avis de la CNIL est si laconique.

    Le Décret du 15 mai 2007 est le décret à surveiller. A l’heure actuelle, il existe 9 fichiers inscrits dans cette liste.Elle risque de s’agrandir au fil du temps.

    Laurent http://www.cabinet-cilex.com

  2. Busy.. Ready... What? :

    JMM nous rappelle que EDVIGE n’est que la petite soeur de CRISTINA…

    Cet article a été publié par JM Manach, qui en est l’auteur. Lire l’article en entier chez JMM.
    La CNIL fête cette année les 30 ans de la loi Informatique et libertés, l’une des toutes premières lois du genre dans le monde, censée…

  3. On / Off :

    Qui a pu se faire entendre en 1974 à propos du fichier SAFARI ?
    Les journalistes qui ont fait écho à l’article du Monde ?
    Les politiques ?
    Les « intellectuels » ?

    Sachant les connivences actuelles entre médias/politiques/financiers, très sincèrement, aujourd’hui, quel pouvoir un individu a t-il pour s’opposer à ce « flicage » généralisé ?
    La désobéissance civile ?
    Tous les alerteurs (scientifiques, faucheurs volontaires, etc.) sont surveillés et opprimés.
    Par définition, ce qui n’est pas interdit par la loi est autorisé.
    Or matériellement, signalés un problème public signifie signer son arrêt d’existence publique.
    Il n’y a qu’à voir le cas de Denis Robert qui a alerté des abus de la finance, dont on constate tous les jours les implications d’une non régulation autre que celle de l’éthique du « marché »…
    A cela s’ajoute le fichage ADN généralisé SAUF POUR LES DELITS FINANCIERS ET POLITIQUES…
    Réfuser de se faire ficher coûte bien plus que de piquer le sac d’une petite vieille le jour du versement de sa pension…

    On trouve la population égoïste, individualiste, etc, mais je repose ma question :
    Quel pouvoir un individu a t-il pour s’opposer à ce « flicage » généralisé ?

    Notre élite considère dorénavant que chaque individu est potentiellement dangereux pour les autres. Et donc tout est fait pour chacun est peur/se méfie/soupçonne son voisin et au moindre haussement de ton, la réponse toute faite ressort comme une litanie : Et alors ? Si vous n’avez rien à vous reprocher, vous n’avez rien à craindre de ces nouveaux outils…
    Sauf qu’à aucun moment ne sont évoqués les abandons de nos libertés individuelles, ni les dérives possibles grâce à ces outils. Ainsi on remplace des gardes fous par de la culpabilisation à outrance de chaque individu n’appartenant pas l’élite.

    On en revient à une lutte des classes, l’élite ultra-minoritaire voulant contrôler et anticiper toute action pouvant menacer ses pouvoirs/privilèges/protections/etc.

    Je suis réaliste/pessimiste quant à l’avenir, mais chaque évolution de notre société a été le résultat d’un choc dévastateur tel qu’une guerre, notre révolution de 1789, le crash boursier de 1929…
    L’abus de fichage sera t-il la mèche d’amorçage ?
    Je ne le souhaite pas pour mes enfants, mais jusqu’à présent, l’Histoire est éternel recommencement :-(

    Off tout court pour le coup…

  4. troglodix :

    vous confondez « élites » et « fascismes » il n’existe actuellement aucune élite d’aucune sorte en France surtout à la tête de l’Etat, mais des fascismes dominants depuis dix huit mois, souterrains auparavant.
    Et puisque vous vous posez des questions n’auriez-vous pas dû commencer par penser à ne pas faire d’enfants dans ce monde-ci. Les signes avant coureurs du fascisme mondialisé ne manquaient pas.

    Vous rendez-vous compte de la merde que vous allez leur laisser vivre ? Et vous comptez vous planquer parce que vous vous considérez off toiut court ?

  5. On / Off :

    @troglodix
    Son éducation, ou manque d’éducation, pèse quand même assez lourd sur la manière de pensée d’un individu.
    Pour ma part mon éveil fut tardif.
    Il est certain que sachant ce que je sais aujourd’hui, je n’aurais pas du tout agit de la même manière par le passé.

    Pour ce qui est de me planquer, où donc avez-vous bien pu lire une chose pareille ?
    Déjà, d’avoir mis un commentaire contre ce fichier, m’y place directement. Quelle planque !

    De plus, si j’ai posé cette question, n’est ce pas justement pour essayer que les individus essayent de sortir de leur planque (métro/boulot/conso/dodo) afin de s’affirmer ?

  6. Bob l'éponge :

    Pfffffffffffff

    Comment se faire une idée de cet article sur le fond alors que sur la forme c’est du grand n’importe quoi ????

    « Car si les RG passent de 4 000 à 1 000 policiers, la DST, rebaptisée Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), et présentée par MAM comme un “FBI à la française“, passera elle de 2000 à 4000 condés  »

    On aimerait savoir d’où tient ces sources l’auteur de telles inepties et contre-vérités.

    Reprenons :

    Les RG passent de 4000 à 1000 policiers. Ha bon ?!!? Les effectifs passent en réalité de 4000 (si c’est le bon chiffre !!) à 0 en réalité puique les RG ont disparu.

    La DST a été rebaptisée DCRI. Ha bon ???!!! La DCRI est en réalité le résultat de la fusion des RG et de la DST, ça fait d’elle LE grand service de renseignement civil français, et ça explique pourquoi je dis que les RG ont disparu.

    Quand au passage de 2000 à 4000 on aimerait savoir aussi d’ou ça sort puisque ces chiffres sont classés secret défense !

    Hé oui, pour écrire un article sur le renseignement …le mieux est, quand même, de se renseigner !

  7. jmm :

    Bonjour Bob, l’éponge

    sur le web, les mots bleus sont des liens, liens que l’on peut cliquer pour aller vérifier la source de ce qui est avancé. En l’occurence, en cliquant sur le lien qui parle du « FBI à la française« , tu aurais pu, Bob, l’éponge, lire ce qui suit, sur le site du ministère de l’Intérieur :

    Le 13 septembre 2007, la ministre de l’Intérieur avait indiqué que RG et DST, directions historiques de la police, allaient « fusionner » et se « répartir leurs missions » dans deux nouvelles entités. La première, la DCRI, se veut un « FBI à la française » en matière de renseignement. Forte de 4 000 fonctionnaires, dont 3 000 policiers dits « actifs » (…)

    Pour les autres missions – comptage des manifestants, violences urbaines, conflits sociaux -, une sous-direction de l’information générale (Sdig) de 1 000 policiers est créée à la direction de la sécurité publique (DCSP). (…)

    Les 4 000 policiers des RG et les 2 000 de la DST ont été répartis dans ces deux structures.

    En résumé, la DCRI récupère la mission de la DST, plus la moitié des effectifs des RG, et la SDIG récupère une partie de la mission des ex-RG, mais seulement le quart de ses effectifs. La question restant aussi de savoir ce que sont devenus les 1000 ex-RG manquants…

    Sinon, Bob, l’éponge, la prochaine fois, n’oublies pas de cliquer pour te renseigner, avant de m’accuser de relayer « inepties et contre-vérités ».

  8. Bob l'éponge :

    Pardon d’insister et dsl de vous avoir vexé si vous l’êtes mais cet article est, vous l’admettrez, très approximatif.

    Mea culpa, votre article n’est pas « du grand n’importe quoi » Mais il manque pour le moins de rigueur.

    Et encore maitenant vous répondez « la DCRI récupère la mission de la DST, plus la moitié des effectifs des RG ». Ca n’est pas non plus exact ! Elle récupère ici et là et des effectifs et des missions !!!

    Quand à la question de savoir où sont passé les 1000 derniers, et bien justement, n’attend-t-on pas d’un journaliste un travail d’enquète ?? On aimerait bien que vous éclairiez nos lanternes. Mais la dessus pas un mot !

    On attendait le journaliste du monde.fr, on a eu le bidouilleur.

  9. jmm :

    Très cher Bob, l’éponge : vous critiquiez les « inepties et contre-vérités » de mon billet; et lorsque je vous re-démontre par A+B que vous vous êtes planté, vous me reprochez de ne pas avoir plus avant enquêté sur un point que personne encore n’a soulevé, sinon moi en réponse à votre commentaire…

    Il se trouve que vous êtes ici « chez moi », sur mon blog, & pas au Monde.fr : un (autre ?) journaliste se saisira peut-être de cette question… en attendant, je le confesse : je n’ai effectivement pas eu le temps de contacter le ministère pour savoir ce que sont devenus les 1000 policiers des RG qui semblent avoir disparu en ce mois de juillet…

    Je constate également que je suis le seul, avec le Canard Enchaîné (cf Les deux balances de la République), à avoir évoqué Cristina, et précisé en quoi il était potentiellement bien plus problématique qu’Edvige; mais peut-être est-ce cela qui, précisément, vous pose problème ?

    Enfin (et cela ne semble pas vous avoir échappé), je me reconnais effectivement plus dans les « bidouilleurs » (« hackers », en VO) que dans les « faiseurs » (qui se contentent de copier/coller, sans vérifier, ni sourcer, ni qualifier) : je prends donc votre reproche pour un compliment.

  10. Xyz :

    On peut également se demander ce qu’il adviendra des innombrables données collectées par le HERISSON (Habile Extraction du Renseignement d’Intérêt Stratégique à partir de Sources Ouvertes Numérisées), un outil informatique commandé par le Ministère de la Défense et la DGA (Délégation Générale pour l’Armement) afin de « pomper » tout média imaginable (des émissions de télévision aux transferts P2P en passant par les réseaux sociaux, les moteurs de recherche ou les tracts sur papier), en extraire les informations pertinentes (identification photographique et vocale de personnes, traduction automatisée…) et les croiser. Bref, constituer des « fiches ». Peut-être est-ce la destination de CRISTINA ?

    [Un appel d’offre pour la réalisation de ce projet babylonesque avait été public, ici : http://www.klekoon.com/boamp/BOAMP_3_Detail.asp?ID_appel=666753 ]

  11. Fichage et traces | Netlex FOCUS :

    […] de données personnelles ? 25/06/2008 [back]président de la CNIL qui fête ses 30 ans [back] A qui profite la CNIL ? (Edvige, Cristina, la DST, les RG, et caetera) par rewriting.net 11/07/2008 [back]Edvige: un fichier de plus, un fichier de trop ? par Arthur […]

  12. Fubiz :

    Bonne découverte. Excellent blog

  13. jmm :

    En attendant de savoir ce que sont devenus les 1000 RG manquant, on peut lire, là, que « La DCRI dispose de 4 000 fonctionnaires dont 3 000 policiers. Au total, la suppression des doublons entre les deux services aura permis d’économiser environ 400 emplois« , que « l’ensemble des SDIG représente au 1er juillet 2008, services centraux compris, quelque 1 200 policiers et 440 personnels administratifs l est attendu de cette intégration une amélioration du suivi des missions « classiques » des renseignements généraux dans le domaine de l’ordre public notamment en matière de violences urbaines et de hooliganisme. Alors que les Renseignements généraux consacraient une part importante de leurs activités à des missions d’information sur la situation économique, politique et sociale du département, les SDIG devraient se consacrer davantage à des missions de renseignement strictement policières« , mais aussi que « Votre rapporteur regrette néanmoins que la réforme ne soit pas complète puisque les effectifs des renseignements généraux de la préfecture de police affectés à des missions de renseignement n’ont pas intégré la DCRI mais une nouvelle direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP)« .

    Exception faite de Paris, le renseignement d’intérêt économique, politique et social dépendrait donc désormais, en bonne partie, de la DCRI.

  14. rewriting.net » « La société de surveillance n’est plus de la SF ! » (du Diplo, du Monde, de Radio Nova, de RMC, de l’Utopia, et caetera) :

    […] « A qui profite la CNIL ? (Edvige, Cristina, la DST, les RG, et caetera) Faites-nous confiance… N’ayez pas peur… […]

  15. rewriting.net » Faites-nous confiance… N’ayez pas peur… :

    […] Il se dit tellement de choses fausses, ou mal expliquées (notamment au sujet d’Edvige, et donc de Cristina) que ça ne fera pas de mal de pouvoir en causer… Un peu, là… Réf. [ General ] […]

  16. autosurf :

    OK, je comprends mieux l’utilité de ce fichier, en fait qui ne profite pas du tout aux webmasters

  17. SYSTÈME “HERISSON” : UNE STASI À LA FRANçAISE « Libertes & Internets :

    […] juillet 2008, un internaute anonyme postait, en commentaire d’un billet que j’avais consacré aux problèmes posés par les fichiers des services de […]

  18. FORNEY :

    Avons constaté :des policiers ont détourné en 17 mois : 20.000 fichiers personnels revendus
    600.000 € dans l’objectif de : « déterminer le patrimoine de personnes » et, que c’est la
    société ATER avec 150 personnes qui effectue du fichage privé qui a financé 600.000 euros
    ces détournements.Sur mon site, M. FORNEY vous informe que le réquisitoire d’un substitut
    est incomplet, puisque la société ATER indiquée est le receleur principal de ces fichiers volés et que le recel est imprescriptible :
    http://www.trafic-justice.com/SITENET5/ESCROQ/pieces1a49/escroqbandep34.htm) Dans mes conclusions des pièces prouvent que ces fichiers volés sont utilisés pour des escroqueries en bandes organisées semblables à mon cas Il s’agit de fichage privé par la corruption de fonctionnaire. Au prix qu’a payé ATER , il est sûr qu’ils font cela pour tout type de fichiers pour un gigantesque fichage de la population à des fins privées.Constituez vous parti civile à mes cotés FORNEY RENE 0613845996 [email protected] L’audience est reportée au 23 sept 2010 à 13h30 au tribunal correctionnel de Paris (tout est en ligne)

  19. Petit manuel de contre-espionnage informatique » Article » owni.fr, digital journalism :

    […] de surveillance de l’internet prévus par l’Hadopi, la Loppsi, l’ACTA, ou encore par les pouvoirs accrus confiés aux forces de police et services de renseignement, sont aujourd’hui soucieux de […]

  20. .:[ d4 n3wS ]:. » Blog Archive » 30 ans de CNIL…. ça se fête avec deux nouveaux fichiers policiers :

    […] Origine de l’article : http://rewriting.net/2008/07/11/a-qui-profite-la-cnil-a-la-dst-aux-rg-et-caetera/ […]

  21. Pôles de compétitivités: souriez, vous êtes fliqués (par la DCRI, et la DPSD) » Article » OWNI, Digital Journalism :

    […] fait, les missions vont de la lutte contre l’espionnage et le terrorisme à la protection du patrimoine économique, […]

  22. Comment Nicolas Sarkozy a banalisé le fichage policier des musulmans pratiquants « HICHAM HAMZA :

    […] ou tel pseudo-danger imminent associé à l’islamisme. Quant au fichier Cristina, instauré depuis 2008 et emblématique des dérives du pouvoir, il est le fruit de la rencontre entre le sarkozysme […]

  23. Ma décennie Sarkozy S2E2 – du fichier Edvige aux fichiers Edwige² | BUG BROTHER :

    […] immergée de l'iceberg du renseignement policier, et donc l'arbre qui cachait la forêt (voir A qui profite la CNIL ? (Edvige, Cristina, la DST, les RG, et caetera) : La question, en résumé, revient à se demander s’il est plus dangereux, pour une démocratie […]

  24. Dossier Big Brother : Prism, Carnivore, Echelon, Stellar wind, Trapdoor,main core… ces programmes qui nous espionnent | Le Blog de la Résistance :

    […] Sources :• libertalia.org• reseau.echelon.free.fr• terresacree.org• cite-sciences.fr• monde-diplomatique.fr• pcinpact.com• rewriting.net […]

  25. Adieu Edvige, bonjour Edwige² | Les Contrôleurs :

    […] Enfin, la CNIL regrette également "de n’avoir toujours pas été rendue destinataire du décret portant création du traitement dénommé « CRISTINA »" (pour "Centralisation du renseignement intérieur pour la sécurité du territoire et les intérêts nationaux"), le fichier de la DCRI, créé au même moment qu’Edvige, au contenu et à la portée bien plus vaste mais qui a d’autant moins été commenté, et critiqué, qu’il n’a pas été publié au Journal Officiel, et que la CNIL n’a pas le droit de commenter son "avis favorable avec réserves", non plus que de détailler lesdites "réserves" (voir A qui profite la CNIL ? (Edvige, Cristina, la DST, les RG, et caetera)). […]

  26. Nicolas Sarkozy, du fichage policier des musulmans pratiquants aux réunions secrètes sur l’islam | systemophobe :

    […] ou tel pseudo-danger imminent associé à l’islamisme. Quant au fichier Cristina, instauré depuis 2008 et emblématique des dérives du pouvoir, il est le fruit de la rencontre entre le sarkozysme […]

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